Râling #1

par melolimparfaite 22/01/2013

écrit par melolimparfaite 22/01/2013

Aujourd’hui, parce que j’ai eu une journée de merde, un peu, et parce que tout n’est pas que luxe, volupté et long fleuve tranquille (loin de là), je vais me défouler en exerçant mon sport préféré : le râling. Tu sais, il paraît qu’on peut se considérer expert dans un domaine à partir du moment où on a pratiqué pendant + de 10 000 heures une activité… (oui, tu peux compter, ça fait beaucoup de temps). Du coup le râling, moi je crois que je suis experte. Je fais peut-être même péter le compteur.

Bref aujourd’hui, j’ai envie d’envoyer une petite crotte de nez dans la face des grandes enseignes, et pour être très précise : aux grandes enseignes qui font payer leurs sacs plastiques à la caisse, et dont la première excuse est de dire que cette initiative aide l’environnement.

J’t’explique : Ton sac il est en plastique, que je le paye 5 centimes ou pas, il détruit tout pareil l’environnement. A la limite, si j’avais pu constater un changement ; l’abandon des sacs plastiques pour le recyclage de sacs en papiers comme ceux que l’on voit aux USA (que je ne trouve pas du tout pratiques, mais pour le coup, c’est plus écologique). Là j’aurais dit OK. Je vous aurais détestés quand même un peu, parce que c’est la lose ces sacs en papier, dès que t’as un truc humide, ça se déchire, tout ça, mais au moins, bon, je sauve la planète (enfin j’y crois, c’est ça qui compte).

Donc là quand tu rétorques à la caissière que tu ne vois pas le rapport, elle te dit que : « si tu payes, tu en prends moins », alors que bon, au final, j’ai la même quantité de bouffe, je prends la même quantité de sacs, point. Payants ou pas. Et donc la seule différence pour moi c’est que je leur file 5 centimes par sac et que je doute que ça coute si cher à fabriquer. Et puis il y a un autre truc aussi, c’est qu’étant une fille « petit gabarit », j’ai peu de force dans les bras, donc je suis obligée de répartir les poids. Pas la peine de me vendre un énorme sac avec ton logo pourri à 5 euros « comme ça je peux le réutiliser », parce que de toute façon, même rempli à ¼, ça commence à me tirer dans les bras et me ruiner le dos. Donc je veux des petits sacs que je peux « aménager » et si possible, qu’on ne me prenne pas pour une débile à me dire que mes 5 centimes vont sauver le monde. Alors je sais bien qu’ils sont payants à la fabrication ces sacs, mais tu pourrais pas les calculer grosso modo dans tes marges comme tu faisais avant ? Bientôt tu vas nous faire raquer le bout d’étagère ou était placé notre paquet de riz ou bien ?

Et puis, j’ai envie de dire, il y a plusieurs « modes de vie » en France. Par exemple, mes parents, ils habitent en Province, ils se déplacent essentiellement en voiture, ils ont 2 ou 3 gros sacs avec ton logo pourri, dans leur coffre, et le jour où ils décident de faire une expédition courses au méga-grand-hypermarché du coin, ils se garent, ils ouvrent leur coffre, prennent leurs sacs et à la sortie du supermarché, ils ressortent, mettent ça dans le coffre, et ils déchargent le tout à la maison. Pratique. Pas la fin du monde.

Par contre laisse-moi te raconter la vie des bibis parigots: Tu te lèves tôt, pour certaines tu émerges très difficilement, tu douches et fais déjeuner les gosses pour celles qui en ont, tu les amènes à l’école et puis c’est ton tour de te doucher, te maquiller, prendre le métro, qui va s’arrêter pour accident voyageur, te prendre une réflexion de merde par ton patron qui s’en fout pas mal des suicidaires matinaux qui te font arriver 5 minutes en retard, tu essayes de prendre un café pour sortir de ce brouillard intense mais Jeanine vient te raconter le détail de la gastro de ses gosses… Du coup tu préfères repartir gérer tes dossiers chiants en retard de 8 mois, et te faire engueuler par le boss (un petit coup pour la route). Tu veux faire bonne figure devant le boss de pas très bonne humeur (un peu comme hier et avant-hier d’ailleurs), donc tu restes jusqu’à 19h pour rattraper tes 5 minutes de retard du matin, tout en suppliant ta nounou au téléphone de ne pas laisser tes gosses sous un pont parce que t’es un peu à la bourre (ce qui te vaudra aussi un œil noir du boss, qui de toute façon, se casse !). Une fois que t’as rattrapé un peu ce retard, tu rentres chez toi, en métro mode « boîte de sardines format famille nombreuse », et là,en sortant du métro et en courant chez toi (et en t’éclatant la tronche sur le verglas, en ce moment), tu aperçois de la lumière. Miracle ô Miracle, tu avais complètement oublié que tu n’avais plus rien dans le frigo. Et là quel dilemme, tu vois la file d’attente de 500 mètres mais il faut bien manger, alors tu y vas, chercher ton pack d’eau et les bricoles qui manquent.

Et puis, au moment de passer en caisse, la caissière passe tes achats et ne dit rien mais tu n’as pas de sac, donc elle les pose juste sur la caisse, sans rien dire jusqu’à ce que tu lui demandes « Heu… vous avez des sacs » et qu’elle te réponde que « c’est payant » et « combien t’en veux ? ». Là t’es prise en otage, avec l’envie de lui dire « Ah oui bon ben salut! » et de la laisser en plan, mais des fois, t’as vraiment plus rien du tout dans ton frigo, donc tu es victime du racket organisé du sac plastique. Tu te dis que pour cette fois, c’est bon, que la prochaine fois tu le sauras. Et on te dira que t’as qu’à avoir un sac en tissus sur toi (ou un cabas pliable, peu importe). On t’inventera tout plein de trucs genre “si t’étais quelqu’un de bien, tu le saurais” (sauf que j’suis pas quelqu’un de bien, j’suis parisien!) Ben oui, non mais quand je fais les courses il m’en faut pas mal, de sacs, les gars ! J’vais pas me trimballer avec 8 cabas rigides toute la journée depuis 6h du mat’ pour aller chercher quelques courses le soir!

Alors tu vas me dire que j’ai qu’à repasser chez moi, prendre mes sacs réutilisables et redescendre faire mes courses (oh, petit génie malin que tu es !), mais franchement, toi, être humain que tu es (ou « as été », parce que des fois on se demande un peu), t’as bien lu la journée que je viens de décrire ? Ben attends, elle n’est pas finie : je rentre en mode patin à glace du métro à chez moi, me tape mes 4 étages sans ascenseurs (le « charme » du vieil immeuble parisien ?) et je dois faire la lessive, la bouffe, la paperasse, et pour celles qui sont mamans, prendre le bain aux enfants, les faire manger, aider aux devoir et leur lire une histoire. J’ai envie de te dire, ton super sac réutilisable, ne me fera pas redescendre mes 4 étages sans ascenseur, affronter le froid et faire la queue 30 minutes, juste parce que t’as décidé d’un seul coup, de me pourrir un peu plus la vie, et ce, même si mon mon homme, et moi-même crevons la dalle.

Non, ma solution, ça sera de commander de la bouffe à livrer pour ce soir et faire ma commande de courses en ligne avec livraison gratuite, et même que c’est ton livreur que tu payes à temps complet qui devra se taper mes 4 étages après avoir livré dans une jolie camionnette qui consomme tout plein d’essence, qui pollue et qui te coûte plus cher qu’un sac plastique.

Donc si toi avoir l’obligeance de mettre tes neurones en action de temps en temps, moi te serais bien reconnaissante.

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melolimparfaite

Mélo, entrepreneur parisienne, gérante de l’agence Deluxe Traduction depuis 2007, consultante Social Media, stratégie digitale et relations blogs, et rédactrice qui aime à la folie partager ses humeurs, ses bons plans et ses coups de cœur sur ce blog lifestyle. Fan de voyages (Baliiii), de musique, de cinéma et de bonne food.

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32 commentaires

thechieuzonthecake 22/01/2013 - 03:50

Mdddrrr !! tu es donc une râleuse de compétition ^^ je ne te lancerais pas la première pierre je dois arriver en deuxième position après toi 😛
http://thechieuzonthecake.wordpress.com/

des bisous !

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