Voilà, ça y est, mon séjour à San Francisco touche à sa fin.
J’avoue que je ne suis pas mécontente, je saturais un peu. Nous y avons des amis, et nos séjours ici ne nous coûtent pas grand chose, mais nous sommes assez vite lassés de cette ville. Au départ, on pense à quelques trucs que l’on veut faire/manger que l’on ne trouve pas en France (mais si nous étions ailleurs en Amérique, nous les retrouverions aussi).
Pourquoi je n’aime pas m’éterniser à San Francisco :
1- Les “hills”. “Waow c’est cool, c’est original et en plus en haut t’as une belle vue !” me direz-vous? Ouais super. Quand tu es logé en haut de la hills en question et que tu vas chercher ton pain tous les matins, tu frôles la crise cardiaque à chaque fois que tu dois escalader cette maudite pente, je t’assure c’est pas cool du tout.
2- L’odeur de pisse et de marijuana partout dans la ville. Ça pue et me rend parano de toucher quoi que ce soit.
3- Le nombre ahurissants de SDFs drogués/alcoolisés/devenus fous qui font des trucs complètements hallucinants en plein milieu de la rue et qui fait que l’on est toujours un peu sur ses gardes, mais pas seulement par rapport à eux….
4- Le nombre de drogués/fous qui, soit se baladent à poil (oui-oui, intégralement), soit décident de se soulager au milieu de la rue devant tout le monde (pas que pour faire pipi, hein!), soit de faire du lancer de bouteille sur les passants, etc..; L’autre jour en attendant des amis je voyais un homme qui nous suivait et avait une tête d’illuminé… il s’est mis à tourner en rond autour de nous, puis a joint ses mains en imitant la forme d’un revolver, l’a pointé vers nous et à dit “poum-poum” et s’est barré en courant. Alors oui, vous allez me dire, “des fous y’en a partout”. Non. D’abord une telle concentration d’évènements de ce genre ne m’est arrivé qu’à SF, puis, qui est resté assez longtemps à SF doit bien savoir que ça grouille de gens bien atteints quand même… Je suis donc constamment sur mes gardes et je limite mes sorties seules.
5-Les transports en commun : C’est nul. Les bus sont rarement là à l’heure où on les attend, les chauffeurs sont rarement polis, et le bus est souvent blindé, ce qui dans les fameuses “hills”, quand tu es debout, te donne :
- une nouvelle formation trapeziste pour t’accrocher aux poignées du haut.
- une vérification de ton odorat quand ton voisin d’infortune s’accroche lui aussi aux poignées du haut et t’offre généreusement son aisselle poilue et moite à renifler.
- une nouvelle expérience dans le registre “chaleur humaine après 10h de taf, frottage en semi-horizontal”. Bref, l’horreur.
6- Les taxis : impossibles à trouver, et souvent d’assez mauvais poil.
7- Les prix : San Francisco est une des villes les plus chères des Etats-unis après New-York. A mon avis, elle devient même plus chère cette année. C’en est absolument ridicule, étant donnée la multitude de choses géniales à NY, qui n’existe pas à SF. Pourquoi je payerais aussi cher mon appart pour vivre dans une ville qui propose dix fois moins d’opportunités ? Le prix des loyers est exorbitant, le prix de la nourriture aussi, je me limite énormément pour ne pas me ruiner, mais même des grignotages reviennent hyper cher. Les restaurants, pour en avoir un décent (pas génial hein, juste décent !) à deux il faut compter environ 100$ (pourboire inclus). Et encore nous ne faisons pas entrée/plat/dessert et nous ne buvons pas de vin. Donc inutile de vous dire qu’on évite !
8- La gastronomie : Nous y voilà ! Tous les san franciscains vous le diront “San Francisco has the best food in the world” : Bullshit ! La bouffe est aussi malsaine que dans d’autres endroits aux Etats-Unis, et personnellement, je trouve qu’on mange mille fois mieux à New-York, pour moins cher. Il y a de la nourriture saine et quelques restaus sympas, mais il faut payer un prix très élevé et ça n’est pas vraiment justifié. Sain ne veut pas dire bon. Et moins de sauce ne veut pas dire bio non plus..
9-Impolitesse : Je n’ai jamais vu un endroit avec autant de gens mal-élevés. Je dis “Hi” à tous les gens que je croise : très peu me répondent. Dans les restaus et bars, les serveurs sont parfois à la limite de l’agression verbale. Je n’ai jamais vu ça. A Paris, on a une mauvaise réputation, et je tends à penser que c’est sûrement vrai dans les endroits très touristiques, comme sur les champs Elysées, mais à San Francisco, c’est partout. Et ils n’ont aucune patience avec les touristes qui ne parlent pas ou ne comprennent pas l’anglais.
10-Les habitants : Le premier truc qui m’énerve chez les san franciscains, c’est qu’ils sont persuadés que tu ne peux QUE aimer leur ville-trop-géniale. Ils ne cessent de me dire “Oh comme tu dois être contente d’avoir la chance d’être dans cette ville !”. OK les gars, faut vraiment se détendre là ! J’habite Paris, la ville la plus visitée au monde, je ne suis pas dans un trou perdu de pétaouschnok, donc non, en fait ta ville je la trouve assez sale, sans intérêt culturel (un pont et une prison, excuse-moi si à côté du Louvre, La Tour Eiffel, ou L’arc de triomphe, ça ne fait pas vraiment l’affaire pour moi, hein !), et ennuyeuse, en fait.
Le deuxième truc qui me tape sur le système c’est leur “wannabe organic”. Mouais c’est ça. Manger un sandwich avec du pain bio mais trois tonnes de mayo, et sortir tous les soirs descendre 10 bières et cocktails, ne fait pas franchement de toi une personne saine. Just sayin’ !
Pareil pour les gros snobs “Je ne prends pas de voiture mon vélo sauve la nature..”. Oui c’est cela. J’ espère que ça te donne bonne conscience en tous cas.
Il y a une ambiance vraiment bizarre, un peu “hippie” de gens qui veulent faire style “On est des gens trop cools, donc on surjoue tout : on aime les SDF, les dingues, les hippies, on mange bio, on pense écolos, BREF vive nous !” Dans l’absolu, tout cela est très bien, mais ils te servent tellement ce faux discours toute la journée que tu sens le “On veut une médaille parce qu’il n’y a que chez nous que la tolérance existe”. Hors pour moi être tolérant envers qui que ce soit, essayer d’avoir une vie saine, sans heurter autrui ou en essayant de préserver mon environnement, n’est pas une mission pour laquelle j’envisage une reconnaissance. Le pire dans toute cela est que, contrairement au discours “mélangeons nous mes frères”, le San franciscain ne socialise pas. Ça marche beaucoup par “groupes” : école, branche professionnelle, niveau de revenus. Et on te pose peu de questions sur toi, vu qu’on est trop occupés à te déballer tout ce qu’on fait de “awesome”. Ah oui. Il faut vraiment arrêter de croire quand on vous dit que quelque chose est “awesome” à SF. C’est comme ça que je suis rentrée malade du restau, ou avec une coupe ratée chez le coiffeur. Le problème c’est qu’ils disent “awesome” quand c’est nase, mais aussi quand c’est “awesome”. Du coup impossible de savoir si c’est bien avant de tester(si vous avez une technique pour détecter le vrai awesome du faux… je suis preneuse).
Nous avons fait quelques belles rencontres.. car comme partout il y a des gens biens… mais globalement il nous est difficile de nous faire des amis ici, à part ceux que nous connaissons déjà, qui vivent ici et que nous sommes contents de venir voir de temps en temps. (C’est pour cela que nous reviendrons certainement et non pas parce que je suis masochiste ;)).
11- Le temps : La première fois je me suis fait avoir : Californie= robe et tongs, youhouuu ! Première escale shopping chez H&M pour m’acheter un manteau. Non, pas une veste, pas un gilet, un MANTEAU. Comme en décembre à Paris. Oui-oui, pas de blagues. Entre le brouillard et le vent froid, oublie les vêtements d’été, même en été. True story.
12-Les tremblements de terre : Ok ça n’est pas tous les jours, mais quand même. Ça tremble assez souvent à SF, les locaux ont l’habitude, mais pour une petite parisienne, la première fois ça surprend un peu. Je n’ai pas eu de “gros” tremblements de terre, donc ça va. mais parfois il paraît que c’est impressionnant et dans tous les cas, tu as toujours quelques secondes au début des secousses où tu regardes le sol, les murs, l’air carrément perplexe “c’est un ptit ou un gros ?” (traduire: “est-ce que je vais mourir là ?”). Bref, ambiance !
Pour conclure, je dirais que ça peut-être une étape sympa, pour commencer ou terminer un circuit, visiter Alcatraz (réservez par internet minimum 3 semaines à l’avance), se balader sur le Pier39, faire un brin de shopping en ville, prendre quelques photos du pont, de Twin peaks, mais bon, on en a vite fait le tour et je m’y ennuierais si je devais rester trop longtemps.
Certains adoreront sûrement, ça n’est que ma manière de ressentir les choses. Il y a tellement de superbes endroits aux Etats-unis, San Francisco est certes un bon point de départ ou d’arrivée, mais ça serait dommage de s’y arrêter sans visiter le reste de la côte ouest.
2 commentaires
This is so inspiring, you really know what you’re doing 🙂
Follow/visit?
http://www.thepileofstyle.com/
Well, let them there where they belong and come back to us right
: = >
Nous t’attendons de pied ferme ha!
Cela aurait pu mieux se passer j’en conviens lol c’est ce que l’on appelle le choc des cultures finalement. Mais d’après tes paragraphes … C’est clair qu’il y a de l’abus.
Heureusement que tu reviens en un seul morceau.
Et côté shopping ? Des trucs sympathiques dans ta valise ?