Il y a peu, je vous annonçais que j’allais essayer l’hypnose humaniste et vous avais promis plus de détails prochainement. Alors laissez-moi vous expliquer bièvement ce qu’est l’hypnothérapie et les grandes lignes de ma première séance…
LA PLEINE CONSCIENCE DE SON INCONSCIENT : L’HYPNOTHERAPIE HUMANISTE
De manière générale, l’hypnothérapie est une pratique de l’hypnose à des fins thérapeutiques ; c’est l’hypnothérapeute qui est en charge de pratiquer cette « thérapie de l’esprit ». Cette guérison psychique est née au XIXè siècle sous les idées des professeurs Hippolyte Bernheim et Jean-Martin Charcot, deux médecins spécialisés dans la neurologie. Cette pratique a longtemps été centrée sur les problèmes rencontrés par le patient relié à son passé ; aujourd’hui, avec l’hypnose humaniste, le travail se concentre à la fois sur le passé, le présent et le futur de l’individu, et les problèmes, qui au départ étaient prioritaires, passent au second plan. Cette pratique préconise plutôt l’autonomie sur soi-même, le thérapeute n’étant présent que pour guider le patient, permettant aux plus réticents d’expérimenter cette nouvelle approche de l’hypnose.
Quelle est donc cette récente thérapie ? Qu’est-ce qui la différencie des autres pratiques ? Sur quoi se centre-t-elle ? Comment est-elle envisagée ?
L’hypnothérapie humaniste, une expérience inédite et une nouvelle approche de l’Inconscient
Cette récente thérapie est un des modèles de l’hypnose qui permet de supprimer la fracture naturelle qui existe entre l’esprit conscient et l’Inconscient, par une technique dite « en ouverture ». La conscience du patient s’accroît pour laisser place à une vision holistique de l’existence, cette dernière visant à comprendre son état de santé ou de déficience en fonction de facteurs physiques, psychologiques, sociaux, écologiques et spirituels. Elle est qualifiée d’« humaniste » car elle s’intéresse en premier lieu à l’homme, la personne, l’individu en particulier et à l’aider à comprendre ses lacunes dans un ensemble où tout est relié. C’est sous l’influence du courant humaniste présent depuis le XIVè siècle, mis en valeur par de nombreux philosophes européens, que cette hypnose se définit : l’individu a pleinement conscience de sa liberté de pensée et de son ouverture d’esprit, à la fois sur le monde mais aussi sur lui-même. Les symboles sont particulièrement exploités pour cette hypnose, afin de cerner le plus possible le mal-être du patient, permettant de communiquer plus facilement avec l’Inconscient, qui utilise ce même type de langage.
L’hypnose humaniste se différencie de l’hypnose dite « ericksonnienne », qui doit son nom au psychiatre qui l’a établi dans les années 1960, l’américain Milton Erickson. Il a joué un rôle important dans l’évolution de l’hypnose thérapeutique, on pourrait même parler de révolution, car cette hypnose s’appuie pour la première fois les compétences du patient pour soigner son mal-être ; elle nécessite que l’inconscient de l’individu soit littéralement sous le contrôle du professionnel, qu’il soit donc passif tout le long de la séance, sans interaction avec lui-même. De plus, sa Conscience est « endormie », la personne ne sentant alors dépendante de la situation inconsciente, alors que la tendance humaniste de l’hypnose lui permet d’être totalement conscient, on parle de « conscience augmentée ».
Cette nouvelle technique peut se faire dans le cabinet d’un professionnel, mais elle est aussi utilisée dans les hôpitaux et les maternités pour atténuer une douleur et renforcer les défenses immunitaires ; cependant, il ne faut pas privilégier les cas particuliers qui préconisent un traitement médical, les troubles psychologiques relevant de la psychiatrie. Par exemple, les personnes ayant des troubles « paranoïaques », « psychopathes » ou « pervers » auront plus de difficultés, voire même une impossibilité de guérison, ou du moins d’atténuation lors des séances d’hypnose. La place de l’hypnothérapeute est particulière car ce dernier reste neutre pendant l’hypnose : il n’est plus considéré comme celui qui contrôle le patient dans son Inconscient, mais comme un guide, lui permettant de prendre conscience du blocage intérieur, ce qui différencie cette hypnose particulière des autres.
Les caractéristiques et spécificités de la thérapie humaniste
L’individu est donc face à lui-même devant son mal-être à la recherche d’une solution, ce qui lui permet de le comprendre et d’apprendre plus facilement, et lui évite de retomber dans la même source du problème. Il est également maître de ses actes, libre de changer d’avis si une situation ne lui convient pas, orienté de loin par le professionnel. En définitive, l’individu peut, à partir de la deuxième séance, faire de l’autohypnose, l’hypnothérapie adopte ici une fonction de pédagogie, où on apprend de soi-même pour mieux se comprendre.
C’est une continuité, voire même une supériorité par rapport aux autres hypnoses, car elle prend en compte l’intégralité de la personne, que ce soit pour le plan physique, émotionnel, intellectuel et spirituel, et prend même en considération l’aspect « transpersonnel » du patient, qui comprend l’aspect familial, le travail et plus largement la société actuelle.
L’hypnose intervient de différentes manières pour différents mal-être : elle peut être un soutien psychologique face aux maladies lourdes comme le cancer ; des problèmes physiques réguliers ; des problèmes d’identité, de la mélancolie, de la rancœur, du deuil, des problèmes de couples, un manque de créativité, le sentiment de ne pas avoir trouvé sa voie… elle est aussi très utile pour les coachs sur le développement personnel, et également pour lutter contre les mauvaises habitudes comme les addictions ou les compulsions alimentaires. Les demandes actuelles ont fait évolué l’hypnose, qui montre sa véritable originalité face aux autres pratiques, car il ne suffit pas de prendre conscience du problème qui empêche un individu d’avancer, mais s’agir contre lui, contre son mal-être intérieur pour le résoudre.
Une séance-type de l’hypnose humaniste : un accompagnement vers l’Inconscient
Les séances réalisées chez un hypnothérapeute ne se ressemblent pas car souvent improvisées, mais possèdent cependant trois conditions d’application essentielles :
- L’individu doit être en état d’hypnose, mais pleinement conscient de ses capacités et en communication avec son Inconscient, il ne peut pas se dissocier de son état de conscience. Le seul moyen de vérifier cet état est de constater les signes de transe, généralement vérifiable avec les yeux, en « catalepsie oculaire », c’est-à-dire un regard vide, blanc, alors que la personne bouge et répond facilement.
- L’individu doit être associé à lui-même, à la fois dans la réalité et dans son esprit. Il ne doit pas être spectateur de son hypnose, comme pour la pratique ericksonnienne, mais plutôt un acteur. Le professionnel, qui agit pendant cette séance en tant que guide, peut aider la personne à garder cette liaison entre la Conscience et l’Inconscient.
- L’individu doit agir par lui-même, ce qui est assez difficile en hypnose, il faut le concevoir, mais la présence de symboles lui permet de faire face à son Inconscient et d’éviter un blocage lié à son mal-être.
Certaines thérapies seront brèves, pour des problèmes mineurs qui trouveront leur solution en quelques séances, voire une seule. Pour des maux plus profonds, l’individu doit prendre le temps d’évoluer sa conscience, de pouvoir à la suite en parler au thérapeute qui lui indiquera comment y remédier par lui-même. L’hypnose est un parfait mélange entre un héritage européen de la psychanalyse, qui se base sur la compréhension de soi, et la thérapie brève américaine, se définissant quant à lui par un agissement immédiat de la personne. La séance peut inclure un individu, enfant ou adultes, mais aussi les couples et les groupes d’individus, notamment pour les entreprises.
MON EXPERIENCE
J’avoue que je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds en me rendant à cette première séance d’hypnose humaniste. Mais je savais que j’étais en train de traverser une période compliquée et que j’avais besoin d’essayer de faire quelque chose. Je me suis donc rendue dans le cabinet de ma thérapeute, un peu craintive. J’étais sur mes réserves car c’est étrange pour moi de me livrer à une personne que je n’ai jamais vue, mais elle a su assez vite me mettre à l’aise et m’a expliqué sa façon de travailler. Elle m’a posé quelques questions sur mon histoire et sur moi, ou sur les choses qui pouvaient me déranger. En très peu de temps elle a identifié, certes, des choses que je savais déjà, mais elle a aussi identifié et verbalisé des choses dont je n’étais pas consciente. C’est là que j’ai su que j’étais bien tombée avec cette hypnothérapeute.
En général, la première séance dure 1h30 et les suivantes environ 1 heure. Bien entendu elle ne vous met pas à la porte et elle prend son temps avec vous. Au début elle vous fait parler et vous pose beaucoup de questions en essayant de trouver la source de vos problèmes actuels. Ce n’est pas une psy qui vous écouterait en hochant la tête: elle dialogue avec vous, verbalise et explique des choses, ce qui va donc faire passer ces choses d’inconscientes à conscientes. Pour moi, par exemple, j’avais globalement bien compris que j’avais une blessure d’abandon mais je n’avais pas précisément identifié que j’avais aussi principalement le rejet et la trahison comme blessures profondes. Après environ 1/2 heure de discussion particulièrement intéressante, nous avons procédé à la séance d’hypnose ; elle m’a prévenue qu’elle allait me parler et me toucher parfois pendant la séance afin que je sois entièrement consciente pendant la séance.
La partie hypnose est étonnante…Parfois on se demande un peu pourquoi on s’est embarqués là-dedans et à certains moments, on peut être étonnés qu’en visualisant un simple symbole dans sa tete on se mette à pleurer et que l’on développe des résistances (il y a certaines choses qu’elle me disait de faire ou visualiser, que je ne voulais pas faire). Pour vous donner un exemple à un moment elle me demande de rentrer dans une forêt et bien que je sache très bien que je ne faisais que l’imaginer, je ne voulais tellement pas y aller que je me suis mise à pleurer. Ca paraît idiot, mais je me suis rendue compte que ce n’était pas particulièrement que je n’aimais pas les forêts et la montagne, mais aussi que j’en avais peur.
Après la séance j’étais vraiment lessivée! Evidemment vous ne ressortez pas de la séance avec tous vos soucis envolés comme par magie ! Il faut faire preuve de patience, être à l’écoute de ses pensées et de ses rêves et voir au fur et à mesure des semaines, les changements qui s’opèrent. Après la séance j’ai posé encore quelques questions concernant mes lacunes et également sur la séance d’hypnose en elle-même. J’étais cependant tellement fatiguée que tout ne m’est pas immédiatement venu à l’esprit sur le coup. En partant, la thérapeute m’a proposé de lui raconter mes prochains rêves si il y en avait certains dont je me souvenais. Je me suis dit que ça n’allait probablement pas être nécessaire, car je ne me souviens en général que des cauchemars qui me réveillent… Et (heureusement), c’est assez rare !
Eh bien BIM, la nuit suivante je me suis souvenu de mon rêve. Je lui ai raconté en m’excusant, car ça n’avait probablement aucun sens tant le rêve n’avait ni queue ni tête. En fait, elle a su en tirer des symboles dont certains semblaient faciles et d’autres auxquels je n’aurais JAMAIS pensé, mais une fois qu’elle l’a verbalisé, ça paraissait évident. C’est vraiment impressionnant comme on peut interprêter les symboles ! Tous les détails sont importants !
Depuis, je n’ai pas eu d’autres rêves, dont je me souvenais mais j’ai décidé de refaire une séance pour approfondir le travail que nous avons commencé. Je me suis sentie vraiment mieux dans ma tête quelques jours après cette première séance donc je veux continuer à travailler pour optimiser mon potentiel et ne pas laisser quoi que ce soit me mettre des bâtons dans les roues. Je ne sais pas si l’hypnose en elle-même “marche” ou si c’est la discussion que l’on a avec la thérapeute, ou les deux combinés, mais je me sens incontestablement “mieux” et toutes les personnes que je lui ai envoyées ont été bluffées après leur propre séance.
Mon hypnothérapeute est située vers la Défense, si vous êtes en région parisienne et intéressés pour essayer cette méthode avec elle, envoyez moi un message et je vous donnerai ses coordonnées. La séance est au tarif de 80€ et 45€ pour les enfants et les ados (c’est remboursé par certaines mutuelles, demandez à la vôtre ce qu’elle prend en charge). Je vous recommande vivement d’essayer cette thérapie brève si vous ressentez le besoin d’identifier vos lacunes et de travailler sur celles-ci sans passer par une thérapie longue et parfois émotionnellement difficile à gérer sur la durée.
Photo de couverture par Margaux Cagé (Studio 21)
5 commentaires
Bonjour,
un article très intéressant sur un sujet que je connais très peu, mais dont on parle beaucoup.
Ton témoignage sur ton expérience personnelle est un vrai plus pour franchir le pas.
Merci, c’est vrai que ça peut être intimidant mais je trouve que c’était une expérience positive et je suis ravie de la partager 🙂
Merci de partager ton expérience.
Je souhaite l’auto-Guérison à tous et à toutes
Cécile
L’hypnose m’a toujours fait peur ! Mais c’est intéressant d’avoir le témoignage d’une personne qui l’a réellement fait, ça change ma perception.
[…] séances de thérapie le mèneraient probablement vers un relatif mieux-être. Mais dans les rares cas où […]